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Le cancer demeure la première cause de décès par maladie chez les enfants et les adolescents malgré des progrès importants, et 70 % des survivants présentent des séquelles. Il est donc indispensable de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques, de préférence moins toxiques, reposant sur de nouveaux agents anticancéreux et/ou de nouvelles combinaisons ou schémas d’administration des traitements.

La chimiothérapie métronomique (CM) consiste à administrer de faibles doses d’agents anticancéreux sur une base quotidienne ou hebdomadaire. Il a été démontré que la CM est une méthode sûre et efficace d’administration de la chimiothérapie pour obtenir des effets anticancéreux grâce à des effets anti-angiogéniques et pro-immunitaires.

Le repositionnement thérapeutique consiste à utiliser des médicaments non anticancéreux pour lesquels des propriétés anticancéreuses ont été découvertes. Le propranolol est un bêtabloquant non sélectif initialement utilisé pour traiter l’hypertension, mais dont les propriétés anticancéreuses ont récemment été mises en évidence. La place des bêtabloquants comme agents anticancéreux est soutenue par des données précliniques et épidémiologiques. Les investigateurs ont montré que l’utilisation de bêtabloquants pouvait sensibiliser le cancer du sein, l’angiosarcome et le neuroblastome à la chimiothérapie in vitro et in vivo, au moins en partie via un mécanisme anti-angiogénique. Il existe actuellement 12 essais cliniques évaluant prospectivement leur potentiel chez l’adulte atteint de cancer, mais aucun chez l’enfant à ce jour.

L’objectif est de déterminer la dose maximale tolérée d’une combinaison de vinorelbine métronomique orale et de propranolol oral quotidien. Cette étude est un essai de phase I avec un design « rolling six » et une escalade de dose avec administration de vinorelbine orale trois fois par semaine uniquement, puis ajout du propranolol oral quotidien après la fin du premier cycle. Une analyse pharmacocinétique de la vinorelbine et du propranolol sera réalisée. Une fois la dose recommandée de la combinaison établie, 4 cohortes d’extension de 9 patients seront ajoutées. Des biomarqueurs potentiels (tels que les récepteurs bêta-adrénergiques sur les tumeurs, les isotypes de bêta-tubuline dans la tumeur) seront également évalués.

Cela permettra de proposer une combinaison entièrement orale et bien tolérée pour les patients présentant des tumeurs réfractaires ou en rechute. Cette combinaison pourrait également être proposée en traitement d’entretien, par exemple chez les patients atteints de rhabdomyosarcome ou de neuroblastome.